Cape Traditional Singers / Fezeka Youth Choir Traditions vocales du Cap

[Musique]

Le Cap se glorifie d’être la « Cité-Mère » de l’Afrique du Sud.
Née en 1652 d’une station de ravitaillement pour les navires hollandais, elle abrita tous les mélanges qui donnèrent naissance à l’Afrique du Sud moderne. Habitants aborigènes khoikhoi et bushmen, colons européens, esclaves amenés d’Inde, d’Indonésie, de Madagascar et d’Afrique, Africains de langue bantoue ont interagi et donné naissance à une culture originale caractérisée par une passion pour le chant choral. Les barrières imposées par l’apartheid ont entraîné l’apparition de styles différents. Ceux qui étaient classés coloured(métis) ont célébré en chansons le Nouvel an, empruntant aux vieux fonds hollandais ou aux varieties internationales, y insérant des techniques vocales venues de régions musulmanes et organisant le tout sur un rythme particulier, le ghoema beat.
Ceux qui étaient classés natives ou bantus ont développé une hymnodie chrétienne, mise en forme écrite depuis la fin du XIXe siècle, dans laquelle harmonies et mélodies européennes ont été réorganisées selon les polyphonies chantées dans les villages. Ces chants religieux ont servi de modèles à des chansons profanes.
Les Cape Traditional Singers, choeur fondé par Anwar Gambeno en 1981 à partir du Malay Choir The Tulips, est un des meilleurs interprètes des chansons de carnaval du Cap et des répertoires propres aux Malay Choirs, les moppies et les nederlandsliedjies.
Dans les premières, chansons comiques en forme de pot-pourri, le soliste doit faire rire de la voix et du geste ; dans les secondes, issues des airs de mariage musulmans, il doit orner les mélodies afin de transmettre une plus grande émotion.
En formant le Fezeka Youth Choir, Phume Tsewu, professeur d’anglais, donne à ses élèves une leçon de vie en les entraînant dans le répertoire des chants sacrés et profanes, des cantiques, et des oeuvres de compositeurs sud-africains de la fin du XIXe siècle comme dans les répertoires modernes européens et africains. Avec l’énergie d’un passionné engagé, il transmet à des jeunes des quartiers défavorisés du Cap sa quête de perfection, son exigence : «La perfection musicale est un moyen de donner fierté et confiance à des jeunes qui vivent dans un grand dénuement ».