Ex.e.r.ce et encore Propositions de jeunes chorégraphes

[Danse]

« Un grand théâtre d’exercice » : ainsi Antoine Vitez qualifiait-il le Théâtre National de Chaillot auquel son nom demeure associé. Du grand metteur en scène d’après guerre, la formation chorégraphique Ex.e.r.ce retient une façon laborantine, buissonnière, d’envisager l’art. Elle retient également une envie de penser la formation artistique comme une activité étroitement liée à la création. D’où le nom adopté par ce cursus expérimental né au Centre Chorégraphique National de Montpellier en 1998 à l’initiative de Mathilde Monnier : Ex.e.r.ce, comme un hommage à Antoine Vitez, d’une part, et comme la contraction de trois mots clés : « Expérience », « Recherche », « Exercice ».
Âgés, pour la plupart, de 20 à 30 ans, issus d’horizons et de formations diverses, un certain nombre d’artistes internationaux transitent ainsi par Montpellier pour approfondir leur approche de la scène, envisager les différents formats qui s’offrent à eux (du dispositif au spectacle, en passant par la performance ou la conférence), ou confronter leurs projets artistiques au regard d’invités tels que La Ribot, Charles Atlas ou Mark Tompkins.
Le Festival d’Automne à Paris, la SACD et le Théâtre de la Cité internationale s’associent au CCN de Montpellier, pour esquisser un panorama des créations nées à la suite de l’expérience Ex.e.r.ce ou à la suite de la formation « Theaterwissenschaft » de l’Université de Giessen, dirigée par Heiner Goebbels. L’exploration ludique des fantasmes féminins pour le one-woman-show d’Aude Lachaise, l’hybridation fantaisiste de Casse-Noisette et de la danse de salon par David Wampach ou le montage chorégraphique des 48 épisodes de la série télévisée Cosmos 1999 par Gerald Kurdian rythmeront ainsi le week-end « Ex.e.r.ce et encore ».
Autant de porte-voix originaux pour une génération artistique en cours d’invention. Pour Mathilde Monnier, ces jeunes chorégraphes sont «des électrons libres qui marquent une nouvelle génération, avec des codes et des façons d’appréhender le monde de l’art qui leur sont propres. Ils ne sont pas les représentants des écoles qu’ils ont traversées et ne cherchent pas à ressembler à leurs aînés. Ils sont issus d’une génération d’après la danse des années 1990, ils ont l’avenir devant eux et certains n’ont pas encore montré leur travail à Paris. »

Ce projet s’inscrit dans la continuité de « After P.A.R.T.S. », présenté en 2010 avec l’école d’Anne Teresa De Keersmaeker.