Nicolas Bouchaud / Eric Didry Un métier idéal

[Théâtre]

L’Angleterre rurale des années 1960, une zone économiquement défavorisée. Après avoir exercé dans la Royal Navy pendant la Seconde Guerre Mondiale, John Sassall travaille aujourd’hui comme médecin de campagne.
Dans cette petite communauté à laquelle, par son vécu et sa culture, il n’appartient pas tout à fait, il assiste quasiment à toutes les naissances, il prononce quasiment toutes les morts. Un sacerdoce. Le récit du quotidien professionnel de ce médecin nous est fait par l’écrivain britannique John Berger dans A fortunate man, un ouvrage publié en Angleterre en 1967 et en France en 2009 sous le titre Un métier idéal, résultat de deux mois d’observation et de dialogue mené en compagnie de John Sassall et du photographe Jean Mohr.
En 2005, The British Journal of General Practice écrivait que le livre était « le plus important sur la médecine jamais écrit ». Et sûrement l’est-il. Mais il est aussi bien autre chose… Situé aux confins de la fiction, de l’analyse et de l’enquête sociologique, Un métier idéal frappe par sa nature hybride : récit d’investigation sur les conditions d’exercice de la médecine en milieu rural, le texte camoufle aussi un roman d’apprentissage, une quête philosophique sur l’expérience du temps ou le sentiment d’empathie, mais encore un carnet de route, imprégné d’un goût pour l’aventure qui rappelle les belles pages des écrits de Joseph Conrad.
Pour le comédien Nicolas Bouchaud, Un métier idéal offre avant tout l’occasion de saluer ceux, médecins, acteurs ou écrivains, qui, passionnément, envisagent leur travail comme le terrain d’un « questionnement infini, vertigineux sur la nature humaine ». Après La Loi du marcheur, une création centrée sur le grand critique de cinéma Serge Daney (accueillie au Théâtre du Rond-Point dans le cadre du Festival d’Automne à Paris en 2010 et 2011), il retrouve le metteur en scène Éric Didry pour construire un nouveau portrait d’homme en travailleur, inconditionnellement dévoué à sa vocation.