Philippe Quesne / Vivarium Studio Swamp Club

[Théâtre]

2003. Philippe Quesne, jusqu’alors repéré comme scénographe de théâtre et d’expositions, créait le Vivarium Studio, réunissant une petite communauté d’acteurs, de
plasticiens, de musiciens et un chien. On découvrait alors un curieux petit théâtre, coincé entre ludisme et mélancolie, héritier des fantaisies de Georges Perec ou des plasticiens Fischli & Weiss, et redevable aux heures entières passées par Quesne à collectionner des insectes, en jeune entomologiste.
Pas de tension dramatique classique au Vivarium Studio, mais l’observation laborantine, patiente et amusée, de petits organismes vivants.
En dix ans donc, on nous a présenté une tripotée de héros ordinaires, occupés sur scène à bricoler des oeuvres, à chercher comment créer des contes et des récits à leur échelle. On a pu s’enchanter pour des hard-rockeurs qui jouaient les tubes de Scorpions à la flûte à bec (La Mélancolie des dragons, 2008), pour un Serge qui inventait de mini-shows pour ses voisins à base de cierges magiques et de phares de voitures (L’Effet de Serge, 2007) et pour tous ces autres personnages aux aspirations créatives et poétiques.
Qu’importe d’échouer, nous disait déjà La Démangeaison des ailes (2003), il faut tenter toujours. Ainsi la plus dérisoire des actions est-elle, sur les plateaux de Philippe Quesne, sujette à l’émerveillement et au débat public. Ce regard oblique sur la création, à la fois critique et engagé, s’exprime aujourd’hui dans Swamp Club, une création
anniversaire qui réunit les fidèles acolytes du Vivarium Studio, un quatuor à cordes et des collaborateurs rencontrés au fil des tournées. La fable se présente ainsi : dans un paysage artificiel et marécageux, un petit lieu culturel (un centre d’art monté sur pilotis) accueille des artistes venus du monde entier.
Menacé d’anéantissement par un projet urbain, les résidents du Swamp Club cherchent des solutions pour resister...