Sugimoto Bunraku Sonezaki Shinjû Double suicide à Sonezaki

[Théâtre]

Hiroshi Sugimoto, reconnu comme l’un des plus grands photographes contemporain japonais, s’approprie un classique de la scène nipponne : le théâtre de marionnettes bunraku, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco.
Après avoir embrassé l’univers du théâtre , l’artiste met en scène, dans une nouvelle production, Le pèlerinage à la déesse Kannon, extrait du Double suicide à Sonezaki (Sonezaki shinjû) du dramaturge Chikamatsu Monzaemon (1653-1724).
Jeune et innocent, Tokubei a pour bien-aimée une belle courtisane nommée Ohatsu, pleine de dévotion pour Kannon, une divinité bouddhique compassionnelle. Les amants, croyant que le bonheur les attend de l’autre côté de la vie, se poignardent. L’histoire s’inspire d’un fait réel qui fit grand bruit à Osaka en 1703.
Par cette création, Hiroshi Sugimoto, considérant le bunraku comme un opéra, investit la tradition pour la vivifier.
En modelant la lumière, le maître du noir et blanc reflète L’éloge de l’ombre. Il revisite l’espace scénique, reconfigure les dimensions du plateau, introduit des projections vidéos, imagine une installation d’une extrême qualité plastique, pour donner âme à ces acteurs de bois. Fruit d’une longue méditation avec des maîtres du Théâtre national de bunraku que sont les manipulateurs, les récitants et les joueurs de shamisen (luth japonais à trois cordes), dont plusieurs « trésors nationaux vivants », le spectacle aborde le thème d’Eros et Thanatos, « matière de toutes les émotions ».