Cecilia Bengolea / François Chaignaud Castor et Pollux

[Danse]

Prolongeant leur immersion dans la mythologie antique, les jeunes chorégraphes Cecilia Bengolea et François Chaignaud co-signent en 2010, avec Castor et Pollux, leur troisième création. Avec Sylphides, le tandem de chorégraphes témoignait déjà en 2009 d’une certaine fascination pour les figures intermédiaires entre vie et mort. Castor et Pollux s’impose en cela comme le pendant céleste de leur précédente pièce.
Le caractère tragique de la légende de Castor et Pollux, figures mythiques de la gémellité et de l’amitié indéfectible, naît de l’inégalité des deux frères devant la mort : fils de Léda et de Tyndare, roi de Sparte, Castor est simple mortel là où Pollux, également fils de Léda mais enfant de Zeus, jouit de l’immortalité.
Castor trouvant la mort au combat, Pollux plaide sa cause auprès de son père. Le déséquilibre de leur condition est alors rétabli au prix d’une séparation définitive : les jumeaux sont condamnés à séjourner alternativement, sans jamais se croiser, sur l’Olympe et aux Enfers. Les dialectiques de l’ascension et de la chute, de la pesanteur et de l’immatériel, cristallisées dans le mythe et chères à l’histoire de la danse, se réinventent chez François Chaignaud et Cecilia Bengolea dans un ingénieux dispositif d’élingues et de poulies. Maintenus en apesanteur par quatre manipulateurs qui manient les câbles comme les dieux grecs règlent les destins, ils offrent aux spectateurs allongés une chorégraphie stellaire.