Noé Soulier Removing

[Danse]

Rencontrée sur un plateau, dans les espaces d’une fondation d’art contemporain voire au cœur d’un potager (du roi), l’approche gestuelle de Noé Soulier ne cesse d’intriguer. Fort d’un parcours qui le voit étudier au Conservatoire de Paris puis à l’École Nationale de Ballet du Canada et enfin à P.A.R.T.S. Bruxelles, Noé Soulier interroge la manière « dont on perçoit et dont on interprète les gestes à travers des dispositifs multiples ». Chorégraphie, performance ou essai, tout fait sens chez cet archéologue du mouvement. Adepte du décalage pratiqué comme un art majeur, le chorégraphe, premier prix du concours Danse Élargie en 2010, impose sa signature sans jamais passer en force. À propos de cette création pour six interprètes, Noé Soulier évoque l’observation des mouvements d’autrui, « un vocabulaire de gestes que les danseurs partagent avec le public ». Il s’agit dès lors de travailler sur des séquences de mouvements composées de préparations pour d’autres mouvements… « qui ne viennent jamais. Cette ellipse constante permet de rendre visible l’intention du danseur, car celle-ci affecte les gestes qui précèdent l’accomplissement du but absent ». On devine l’intention de Noé Soulier entre construction intellectuelle et jubilation partagée. À quoi s’ajoutera une autre source d’inspiration, le Jiu-Jitsu brésilien. « Nous travaillons sur des actions orientées vers le corps de l’autre en nous appuyant sur cet art martial. » Et Noé Soulier de jouer sur les niveaux de densité visuelle par des contrastes soudains ou par évolution progressive. Toujours en recherche, sa danse bouscule nos certitudes.