tg STAN, de KOE
Dood Paard, Maatschappij Discordia Onomatopée

[Théâtre]

Une banderole surplombe le plateau, affichant un manifeste aussi bavard que bancal : « L’élan spontané a disparu de l’environnement néolibéral que la société est (après tout) devenue à présent. » Un slogan dont le sens importe peut-être moins que la fonction d’interpellation. L’énigme s’accentue ou s’estompe, selon les tempéraments, à mesure que dure le silence qui inaugure Onomatopée.
Cinq garçons de café se retrouvent dans une arrière-salle, comme en coulisse après avoir tenu leur rôle. Ils engagent bientôt une conversation, pour le moins triviale, sur les vertus du sucre, de la menthe et de l’eau. Onomatopée aurait pu ne compter aucun mot. C’était en tout cas le projet de Damiaan De Schrijver, de la compagnie tg STAN, lorsqu’il a proposé à ses camarades des compagnies De KOE, Dood Paard et Maatschappij
Discordia une nouvelle expérience de « polycoproduction ». C’est ainsi qu’il décrit les projets partagés avec des acteurs issus de différents horizons comme, en 2001, Du serment de l’écrivain du roi et de Diderot.
C’est en jouant cette pièce à Toulouse qu’il a découvert un dictionnaire des onomatopées qui constitue la matière ou plutôt le prétexte du présent spectacle. Des mots, il y en a finalement beaucoup, probablement trop. Mais ils sont moins les véhicules d’une pensée ou d’une narration que des objets concrets, utilisés pour leurs qualités relationnelles, sonores, expressives. De l’indolence d’une conversation sur la pluie et le beau temps jusqu’à des éructations et des cris d’animaux : la langue devient la matière d’une œuvre plastique et poétique inédite, alternant Dada, zoo et chaos.