Bruno Geslin Kiss me quick

Bruno Geslin

[Théâtre] Kiss Me Quick entrelace les destinées de trois femmes de générations différentes faisant métier de (montrer) leur corps dans l’Amérique des sixties. Apparus à la fin du XIXe siècle, les spectacles de strip-tease ont fait florès durant les années folles mais doivent désormais faire face à un danger autrement menaçant que les ligues de vertu : l’industrie du sexe.
Bientôt, ces spectacles seront emportés par le raz-de-marée pornographique et relégués au rang d’aimables divertissements coquins, réservés à un public d’incurables nostalgiques. Par le biais de ces trois créatures, Kiss Me Quick fait revivre un monde condamné à disparaître et met à nu toutes les contradictions d’une période de profonde mutation.
Travaillant sur l’opposition entre espaces privé et public, Bruno Geslin crée une mise en scène très suggestive, évoluant sans cesse entre ce que l’on voit et ce que l’on imagine. Après Mes jambes, si vous saviez quelle fumée, inspiré de la vie et de l’œuvre sulfureuses de Pierre Molinier, et Je porte malheur aux femmes mais je ne porte pas bonheur aux chiens, adapté des écrits de Joë Bousquet, il continue de creuser l’infinie question du désir – vibrant moteur autant que puissant révélateur de la vie des hommes.