Robert Wilson / Philip Glass Einstein on the Beach

[Musique]

"La structure de l'oeuvre est rigoureuse : trois thèmes que l'on retrouve trois fois. Le temps de représentation est réparti en cessions d'égale durée. Sur ce projet, net comme une épure, se déploie l'horlogerie des visions, organisées autour de trois leitmotivs oculaires : un train, un tribunal, un engin spatial."
"Une complicité étourdissante lie ici ces trois pratiques : théâtre visuel, musique et danse. C'est en vue d'une conjuration contre la perception coutumière du temps. Conjuration non violente, au demeurant, qui compte plus sur la contagion insidieuse que sur le coup d'éclat, même si, au plus fort de certaines modulations, quand de la fosse d'orchestre émerge le violoniste grimé en Einstein, on sent passer l'ombre du diabolisme."
"L'admirable, avec Einstein on the beach, est que l'intuition - dont part toujours Wilson - rejoint physiquement (cet adverbe, nous le prenons à double sens, en pensant aussi à cette science, La physique), la bouleversante "invention" d'Einstein, quand il affirma que l'espace est courbe, au grand dam du sens commun."

Jean-Pierre Leonardini, L'Humanité 27.7.76