Trisha Brown Trisha Brown Dance Company /2 programmes

[Danse]

Figure centrale de la danse post-moderne, Trisha Brown fait partie de cette génération de chorégraphes ayant révolutionné la danse par une déconstruction minutieuse de ses codes spectaculaires : travail in situ, usage de la vidéo, du discours, construction d’une syntaxe gestuelle épurée sont autant d’éléments dont la danse contemporaine a hérité.
Le processus d’engendrement continu de gestes qui caractérisent le « mouvement brownien » offre une lecture abstraite et fluide du corps.
Ce programme est l’occasion de découvrir la deuxième période de son oeuvre : pièces conçues pour la scène, utilisant musique et décors – mais marquées par un même refus de l’anecdotique.
Une tournée d’adieu pour célébrer celle qui, après une oeuvre immense, a pris sa retraite en 2012.
Marquée par une tonalité funèbre, For MG : the movie est un hommage à Michel Guy, créateur du Festival d’Automne à Paris et soutien inconditionnel de Trisha Brown.
Dans une atmosphère mélancolique en clair-obscur, les figures dansées semblent flotter entre deux mondes. Dans Homemade, pièce historique qui inaugure les rapports
entre danse et multimédia, un projecteur placé sur le dos de l’interprète dédouble le corps et mutlitplie les perspectives
sur le mouvement – offrant une réflexion sur le medium d’une saisissante actualité. Avec Newark, Trisha Brown poursuit ses recherches géométriques et formelles tout en introduisant la question du rapport homme/femme.
Sur fond d’abstraction visuelle, conçue par l’artiste minimaliste Donald Judd, elle développe un glissement de duos inversant les positions codifiées. Sur une scénographie de Robert Rauschenberg, Foray Forêt injecte de l’imprévisible dans la pureté de la composition. Dans cette danse qui demande une attention constante au moindre détail, il se passe toujours quelque chose en dehors du champ perceptif.
Le solo If you couldn’t see me vaut comme un symbole de l’exigence de maîtrise et du refus de l’expression facile propres à Trisha Brown : jouant aux frontières du visible dans une scénographie bordée d’ombre, la danse nous entraîne dans un jeu équivoque où l’émotion précède la reconnaissance. Pour Astral Convertible, Rauschenberg a imaginé une installation équipée de capteurs sensibles aux mouvements des danseurs. Danse, lumière et son interagissent en écho, à la manière d’un champ d’interférences en déplacement constant.