François Chaignaud / Akaji Maro GOLD SHOWER

[Danse]

La rencontre entre le pionnier du butô et l’un des chorégraphes les plus singuliers de la scène française promet d’être aussi explosive qu’exquise. Dans une parade sublime et perverse, où triomphent l’épicène et la démesure, la danse devient rite et la chair une révolte.

Akaji Maro, danseur du vide et du grotesque, fait avec François Chaignaud, performeur et chanteur aux multiples talents, le pari d’une métamorphose commune, qui transcende les différences de corps, d’âge, de langue et de tradition qui à première vue les opposent. La danse en partage, ils y trouvent les moyens de croiser leurs plasticités et leurs sensibilités, de les réinventer continuellement, d’organiser un jeu d’influences et de transmissions qui jette définitivement un trouble dans le genre comme dans l’histoire. Akaji Maro voit en François Chaignaud « l’éternité dans l’instant, la généalogie du vice et de l’immoralité, l’érotisme du sang qui reflue », une chair en rébellion dont il procède, en prêtre païen, au couronnement. La danse qu’ils inventent ensemble tient du rituel, les corps s’y frôlent et s’y pénètrent, ils y mêlent leurs voix comme leurs fluides. Solidaires dans l’unité rythmique, à la fois débiles et puissants, les deux corps font la démonstration d’une puissance vitale à la mesure – et à la démesure – de leur extravagance. Leur danse initiatique est un pur jeu corporel où l’idiotie et la perversion dominent, où le présent du vécu sur scène permet aussi de scruter l’avenir de l’humanité. Dans cette GOLD SHOWER incandescente, qui n’est pas sans évoquer la pluie d’or génitrice de Danaé, le fétichisme urophile et la poudre d’or du kimpun-show, le numéro de cabaret burlesque initié par Akaji Maro, le sérieux se meut en frivole et l’artifice réinvente les corps.
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Durée estimée : 1h