Tiago Rodrigues Catarina et la beauté de tuer des fascistes

[Théâtre]

Il va lui falloir tuer « son premier fasciste ». C’est un rite de passage impératif dans la famille qui s’est donné pour mission, de génération en génération, depuis la naissance du fascisme, d’en éradiquer le maximum de représentants. Catarina, à ton tour !

Été 2020. Un jour de fête, de beauté et de mort. Le rassemblement familial a lieu dans une maison de campagne, au sud du Portugal, tout près de Baleizão, village où a été assassinée Catarina Eufémia, icône de la résistance à l’Estado Novo, régime corporatiste dictatorial et fasciste qui a sévi au Portugal dès 1933 et pris fin lors de la Révolution des Œillets, en 1974. La demeure est charmante, l’atmosphère, légère, mais l’intention, meurtrière. Car il s’agit bien de sommer l’une des plus jeunes de la lignée de tuer un homme, fasciste, kidnappé à cet effet. Or Catarina s’y refuse catégoriquement, faisant exploser un conflit latent entre les membres de la famille. Tiago Rodrigues pose ici des questions brûlantes d’actualité : qu’est-ce que le fascisme aujourd’hui ? Jusqu’à quel point peut-on enfreindre les règles de la démocratie pour mieux en défendre les causes ?