GRAND MAGASIN Quelqu’un se sert de mes objets familiers

[Théâtre]

Dans un dispositif évolutif, qui relève à la fois de la performance discursive, de la pédagogie alternative et de l’exercice de libre pensée, le nouveau spectacle de GRAND MAGASIN se saisit de bribes de philosophie comme autant d’objets domestiques offerts en partage. 

Collecter des fragments philosophiques par affinité de vocabulaire ou de sonorités, puis les restituer à haute voix en s’efforçant de les comprendre. Tel est le principe de ces « transmissions de pensées » qui circulent de glissements de sens en sauts temporels, abordant les citations savantes comme des textes poétiques. Six orateurs et oratrices, d’abord disséminés dans des salles différentes, face à un public réparti en petits groupes, prononcent des phrases de Malebranche, Stein, Condillac, Arendt, Bergson ou Heidegger tirées de leur contexte et librement associées. Dans cet exercice, GRAND MAGASIN lie le geste à la parole et éprouve ainsi les façons d’incorporer le savoir. Après des interventions simultanées en solo, les interprètes se regroupent en duos, trios et sextuor tandis que le public se réunit peu à peu. La philosophie est ici donnée à saisir comme un trésor de famille que l’on se passe de main en main, ou plutôt d’esprit en esprit, comme on passerait d’une pièce à l’autre.