Ana Jotta Une chambre en ville
A comme encre

[Arts visuels]

Avec Une chambre en ville, Ana Jotta prend ses quartiers d’automne au sein d’un appartement parisien situé à la Cité internationale des arts, résidence d’artistes, qu’elle investit pour proposer une œuvre d’art surprenante et domestique. En contrepoint, une rétrospective de son œuvre imprimée souligne l’inventivité de son regard de glaneuse et critique lucide des esthétiques des XXe et XXIe siècles.

Née en 1946 à Lisbonne, où elle vit et travaille, Ana ­Jotta déploie l’une des œuvres les plus singulières de la scène artistique européenne des dernières décennies. S’appropriant et redonnant vie aux objets, images, écrits et inventions des autres, qu’ils soient artistes ou amateurs, elle remet en jeu les notions de discipline et d’originalité. Sa pratique explore tous les médiums artistiques : peinture, sculpture, installation, son, photographie, mais également les arts dits mineurs (couture, broderie, poterie). Son œuvre s’affranchit de tout style proprement identifiable, récusant la notion même de signature, avec une ironie mordante et une grande intelligence de l’espace et du collage. Pour le Festival d’Automne à Paris, Ana Jotta revisite l’espace mis à sa disposition à la Cité internationale des arts en y accrochant et disposant des œuvres existantes et le résultat de ses collectes estivales dans les rues de Paris. Lorsque l’exposition ouvre, l’artiste disparaît et laisse la magie d’une « chambre en ville » opérer, permettant au public de s’immerger dans son univers singulier et subtil, dans l’ambiance ironique et mélancolique, fourmillante de détails et de décalages, d’une experte en intérieurs. En parallèle, l’exposition A comme encre présente son œuvre imprimée (livres d’artiste, affiches, cartons d’invitation, « notes de bas de page ») au centre d’art Immanence. Elle offre des clés de compréhension de son œuvre et rend compte de la créativité d’Ana Jotta, une artiste par ailleurs très proche de la culture française.