Trajal Harrell The Köln Concert

[Danse]

Le chorégraphe américain Trajal Harrell rêvait depuis longtemps de mettre en mouvement The Köln Concert, performance au piano unique de Keith ­Jarrett. Au sommet de son art, il y répond aujourd’hui en opérant la synthèse de ses influences.

Sur scène, sept banquettes de piano – une pour chaque interprète. Une partition étonnante les accueille. En 1975, à son arrivée à l’Opéra de Cologne, Keith Jarrett réalise que le piano sur lequel il va devoir jouer n’est pas le bon. Agacé, il se lance malgré tout dans une improvisation d’une heure, devenue l’un des albums les plus vendus de l’histoire de la musique classique et du jazz : The Köln Concert. Trajal Harrell s’en empare avec délicatesse, en associant Keith Jarrett à quatre chansons mélancoliques de Joni Mitchell. Cette création pour le Schauspielhaus Zürich Dance Ensemble, dont le chorégraphe est artiste associé depuis 2019, prend acte de la nécessité de limiter les contacts physiques au moment des répétitions, en 2020. Drapés de noir, sur la pointe des pieds, Trajal Harrell et ses six complices déploient une danse individuelle à la croisée des genres, qui mêle au voguing des influences allant de l’Antiquité grecque au théâtre nô.