Robert Wilson Einstein On The Beach

[Musique]

Les expériences de plasticien de Robert Wilson ont trouvé leur application au théâtre dans l'exploitation du temps théâtral. Le Regard du Sourd et A Letter for Queen Victoria, représentés en France, nous renseignent sur l'utilisation de cet envoûtement sonore et visuel. Sous cet angle, la rencontre de Robert Wilson (la durée) et Philip Glass (musique répétitive) n'est donc pas un hasard.
Le musicien bien connu en France, avec une formation reposant sur l'amplification d'un ensemble de claviers, de vents et d'une voix, a prévu l'adjonction d'un groupe vocal. Les interprètes (comédiens, danseurs, musiciens) sont choisis en fonction d'un ensemble de qualités qui illustrent bien l'union de la musique et du théâtre. L'audace de Robert Wilson, proche du défi, se situe pourtant dans le cadre soi-disant étroit de la boîte-à images qu'est le théâtre à l'italienne.
Mais l'auteur Robert Wilson peint lui même le décor, élabore les lumières et règle le tracé des mouvements comme une partition musicale et graphique.
La vision d'Einstein par Robert Wilson, onirique et poétique, se traduit par un opéra en 4 actes et 5 Kneeplays (articulations), ce qui signifie que les entractes respectent l'unité et la longue exécution continue dans le temps, sans interruption musicale de 19h à 23h30.
Trois thèmes principaux président au découpage : un train, un tribunal, un engin spatial au-dessus d'un champ, que viendra enrichir le contrepoint de
multiples images.
(Extrait des Cahiers du Festival d'Avignon 1976)