Jacques Kraemer Cage

[Théâtre]

Depuis des années, j'ai une obsession de la lettre K et de la sonorité Ka. Il y a deux ans et demi, j'ai formulé le projet d'un spectacle qui aurait rapport à Kafka. Pourquoi Kafka ? Parce qu'il est complètement mythique et suffisamment énigmatique pour que l'on y projette ce que l'on désire y trouver, une auberge espagnole idéologico-affective. C'est peut-être parce que j'ai la conviction que Kafka est si irréprésentable que je m'obstine à vouloir le représenter. J'ai extrait des "Cahiers de K" un matériau textuel, qui, retravaillé, m'a fourni un long monologue poéticointrospectif. En quelque sorte, première version de Cage. Je me suis mis à écrire des scènes qui tentaient d'amalgamer ou d'alterner le mécanisme des procès staliniens et le fonctionnement de la trinité Kafkaienne : Faute, Culpabilité, Expiation. Alors ? Alors Cage : une fois refermée et remisée la colonie pénitentiaire de Franz Kafka, une rêverie théâtrale avec proscription de la lettre K et de la sonorité Ka.

Jacques Kraemer