Claude Vivier Prologue pour un Marco Polo

[Musique]

Né en 1948 à Montréal, mort tragiquement en 1983 à Paris, Claude Vivier reste en France un quasi-inconnu. Il fut pourtant l'un des élèves les plus librement engagés de Karlheinz Stockhausen à Cologne, l'un de ceux qui, au milieu des années 70, consacrèrent aux traditions orientales un peu plus que de la curiosité. Il laisse une cinquantaine d'oeuvres fortement autobiographiques, destinées à la voix pour l'essentiel et utilisant largement un langage inventé. Un opéra: Kopernicus, sous-titré "Rituel de la mort". Un autre, auquel il travaillait en 1983, sur la mort de Tchaïkovski : Crois-tu à l'immortalité de l'âme? Outre cette pièce ultime, les importants fragments d'un vaste projet centré sur le personnage de Marco Polo. Pour Vivier, le navigateur italien était un "grand rêveur", un aventurier qui n'avait pas atteint son but. Idéal inaccessible, esthétisation du désespoir, repli dans un voyage intérieur : résurgences du romantisme chez Vivier.