Piotr Fomenko Guerre et Paix

[Théâtre]

« Peu importe que l’on connaisse ou pas ce roman-somme par cœur : le spectacle s’en souvient pour nous. Dans un désordre d’amoureux, il suit le fil de quelques motifs, les tresse. Veinés par la guerre (celle des armes, mais aussi celle des larmes, des malentendus, du temps qui passe), toujours en quête de paix, les personnages oscillent, chaloupent, les acteurs tanguent, le roman s’écrit à vue ; et la musique s’immisce en toute chose. Le spectacle s’achève quand la guerre (Napoléon, Koutouzov, Moscou incendié, etc…) approche, quand elle gronde. Comment dire cela sur une scène ? Fomenko le dit sans bande-son tonitruante, ni cohorte de figurants. Simplement les cinq doigts d’une main qui pianote, infime martèlement . Une main, puis trois, puis toute la troupe. Rien de plus. Rien de moins. Une amplitude sans fin. »
Jean-Pierre Thibaudat
Article in Libération 9 avril 2001