Yun Isang / Pagh-Pan Younghi / Choi Myung-Whun / Choi Jiyoun Musiques d'aujourd'hui

[Musique]

«Chez nous, la plénitude de la conscience musicale tient à ces notes qui vivent par elles-mêmes, et non pas à l'harmonie ou au contrepoint. [...] Il y a dans la musique asiatique des éléments d'improvisation, la musique est vécue de façon beaucoup plus intuitive».
Pour Isang Yun, (1917-1995), l’œuvre est aussi célébration et méditation. Elle possède une dimension rebelle, elle incarne la puissance de l’esprit contre les tragédies du temps ; on ne peut oublier qu’Images (1968) fut écrit en prison, dans un état d’extrême affaiblissement physique, après que le compositeur avait été enlevé, jugé sommairement et condamné à mort par la dictature du général Park.
La voie ouverte par Isang Yun est féconde, et pas seulement du point de vue esthétique : Younghi Pagh-Paan (1945), Jiyoun Choi (1969) et Myung-Whun Choi (1974) l’ont suivie tout en affirmant leur propre personnalité. Leurs œuvres sont nourries par des éléments traditionnels, transposés et transformés par l’écriture. Leur intensité expressive et poétique est liée à des sonorités et à des rythmes qui proviennent de modèles non européens, mais aussi à une force intérieure qui atteint les profondeurs du temps vécu, conduisant à une perception renouvelée.