Marie-Paule André Jean Sénac, L'enfant désaccordé

[Théâtre]

Dans la nuit du 29 au 30 août 1973 - deux ans avant Pasolini - le poète Jean Sénac est assassiné à Alger dans la cave qui lui tenait lieu de dernier domicile. Ni la mort du « poète civil », amoureux des garçons et de la révolution, ni la destruction des bandes radiophoniques de l’émission Poésie sur tous les fronts qu’il animait à Alger, n’ont pu sceller cette voix houleuse dont la première publication, dans la collection Espoir que dirigeait Camus, fut préfacée par René Char.
Proche de Whitman auquel Sénac rendit d’explicites hommages, de Lorca par son engagement politique, de Lawrence par son exaltation de la sexualité mais aussi des mystiques arabes tels al-Hallâj ou Abû Nuwas, l’œuvre de Sénac, publiée par Gallimard et récemment rééditée par Actes Sud, témoigne d’un engagement absolu à dire le monde dans son apparition et son désir.