Piotr Fomenko Les nuits égyptiennes

[Théâtre]

Selon l’écrivain latin Aurelius Victor, la reine d’Egypte aurait vendu ses nuits et ses charmes. Pouchkine s’en est inspiré pour son poème Cléopâtre (1824), repris en prose quelques années plus tard dans Les nuits égyptiennes et Nous passions la soirée à la datcha... Longtemps considérés comme inachevés et fragmentaires, ces trois écrits posthumes ont trouvé en Dostoïevski un défenseur ardent qui voyait dans Les Nuits égyptiennes, l’une des œuvres les plus abouties de la poésie russe. Valéry Brussov, reprend pourtant, en 1916 le texte de Pouchkine pour composer à son tour – avec un sens certain de la théâtralité – une nouvelle version des nuits scandaleuses de la maîtresse de César et de Marc-Antoine.
L’archéologie de cette matière qui mérite assez justement son sous-titre « d’essai de composition théâtrale » révèle une complexité de plis et de replis dans laquelle Piotr Fomenko a trouvé une obscurité et un inachèvement qu’il n’entend ni résoudre ni clore : « Pouchkine adore les devinettes, mais il ne faut jamais les déchiffrer, il ne faut jamais les interpréter ; il faut vivre avec. »