Anna Halprin Parades and changes (1965), Intensive Care reflections on Death and Dying (2000)

[Danse]

Anna Halprin et Merce Cunningham – contemporains et amis – sont considérés comme les pionniers de la post-modern dance. Si Cunningham a choisi le collage, le hasard, la technologie, Halprin a développé de son côté des improvisations sur les gestes du quotidien, la nudité, les rapports communautaires et, plus tard, la maladie et la mort. Chez elle, en Californie, ont travaillé Simone Forti, Yvonne Rainer, Meredith Monk et Trisha Brown. Agée de 84 ans, Anna Halprin se produit ici pour la première fois en France.
Parades and Changes s’articule autour de la banalité des gestes du quotidien tels que s’habiller et se déshabiller. Les danseurs finissent par s’envelopper d’une immense feuille de papier couleur chair qui se froisse et se déchire dans le silence. Cette mise en scène de la nudité fera interdire le spectacle aux Etats-Unis durant vingt ans.
Intensive Care est né d’un atelier qu’Anna Halprin a mené avec des malades atteints du sida. Par un jeu subtil de drapés et de lumière bleutée, elle restitue sur scène la gestuelle qu’elle a pu observer en accompagnant ces malades dans les services de soins intensifs. Halprin précise : « Je ne suis pas du tout une thérapeute, je suis simplement une artiste qui aime trouver une issue sociale imaginative. Pour moi, l’art c’est ça : amener les choses proposées ou imposées  au sein d’un processus créatif ».
À l’écran, les travaux qu’Anna Halprin mène dans la nature depuis plusieurs décennies  se retrouvent dans Returning Home, d’Andy Abraham Wilson, film dans lequel elle improvise son futur retour à la terre. Il sera projeté à la Cinémathèque de la Danse à la suite de Anna Halprin, pionnière de la Post-Modern Dance, film réalisé par Jacqueline Caux, familière de la chorégraphe : « À la suite de Duchamp et de Cage, elle rend l’ordinaire étrange, et alors il devient de l’art ».

Paroles de chorégraphe