Jacques Bonnafé Banquet du faisan

[Théâtre]

« C’est aussi simple que ça s’écrit, “banquet” c’est un banquet. Et aussi complexe que peuvent l’être les grandes réunions familiales, comment réunir et réjouir tout le monde ! » Des banquets, il y en a de toutes sortes, de la mariée, de l’accordéon, de la villa Mont-Noir, du vélo, de l’amicale des poètes… Celui de Jacques Bonnaffé est de tous ces repas à la fois même s’il tire sa noble origine et son nom de celui que Philippe le Bon, alors Duc de Bourgogne, donna à Lille en 1454. Une prouesse d’abondance et d’inventions, de mets et de mots, de joutes oratoires et de poésies savantes qui précédait le départ aux croisades, vers Constantinople. Un théâtre de table mêlant joyeusement profane et sacré, une scénographie vivante et des miracles de machinerie.
Jacques Bonnaffé, pas si loin de Cafougnette et Le Défilé, un précédent spectacle, s’est adjoint la complicité de Jacques Darras pour régler un festin de mots pour lequel on devra démonter les fauteuils du Théâtre de la Colline si l’on veut pouvoir dresser les tables, et boire, et manger. Le rêve d’un lieu « à la fois savant et populaire, croisement d’érudition et de plaisir, inspiré, spontané, ménageant l’hypothèse du ratage et les aspérités de la faute de goût [...] La table et les cuisines y trouveront leur fonction culturelle, mais le premier objectif du banquet est la parole mise en scène. C’est un lieu de poésie, une scène pour l’écriture et la voix.
Et pas question d’y être expert sans être drôle. »