Chants de Mongolie De Mongolie

Chants longs,chants diphoniques,épopée, danse

[Musique]

« Ouvrir l’oreille au souffle des herbes et du vent, au rire d’une pie ; à la voix d’outre-ciel d’un chant féminin montant droit comme la fumée d’un feu d’automne ; au silence d’un grand froid traversé d’un claquement cristallin venu de plus loin que l’?il ne porte… » Ces mots de Jacques Legrand (in Vents d’herbe et de feutre. Écrits et dits de Mongolie), traduisent l’importance et la rareté de la tradition mongole, dont ce programme inédit souligne la vitalité : présenter, pour la première fois, l’intégralité de l’épopée fondatrice de la culture mongole (voir page 24), mais aussi donner à voir et à entendre dans toute sa richesse une tradition musicale qui ne se limite pas au chant diphonique, aussi saisissant soit-il, jeter des ponts entre les générations, en témoignant notamment de l’intérêt des jeunes artistes pour une tradition culturelle et musicale qui reste – pour autant que ce mot fasse ici sens – éminemment « d’actualité ».
Venus de Mongolie Intérieure, du nord-ouest (région du Lac Uvs) ou de la capitale mongole Oulan Bator, les artistes invités installent – dans le cadre, propice à l’échange, de la Chapelle des Récollets – l’atmosphère intime des réunions dans les yourtes. Avec vièles (khuur), luths (tobshuur) ou flûte verticale (tsuur), ils offrent leurs chants (longs, votifs, de louange) et leur danse (biyelgee) que pratiquent les éleveurs nomades du nord-ouest du pays lors des rassemblements et fêtes. Autant de manifestations populaires qui ponctuent le quotidien de la Mongolie et modèrent son temps.
L’espace de quelques soirées, ces bardes, ces chantres et ces rhapsodes se proposent de nous guider. Pour une expérience à mille lieux de l’exotisme – plutôt un voyage vers des terres habitées, vers ces contrées peut-être perdues où l’hier côtoie le demain comme la réalité tutoie le mystère.