Cinéma en numérique

[Cinéma] De plus en plus, les Cahiers du cinéma rendent compte de films réalisés en numérique.
Il peut s’agir de longs-métrages traditionnellement destinés à une distribution en salles, d’Alexandre Sokourov (Le Soleil) à Nobuhiro Suwa (Un couple parfait), de Michael Mann (Miami Vice) à Jia Zhang-ke (The World, et tout récemment Still Life) et Apichatpong Weerasethakul (Tropical Malady, et bientôt Syndromes and a Century).
Il peut s’agir aussi de films dont le cinéaste poursuit par ailleurs une œuvre de plasticien : c’est le cas du dernier exemple cité, A. Weerasethakul ayant également réalisé, avec un téléphone portable, plusieurs courts-métrages plus volontiers présentés dans un cadre d’exposition.
Il peut s’agir encore de courts et de moyens-métrages qui peuvent aussi bien être sélectionnés dans des festivals et donner lieu à des installations vidéo :  travaux d’Alain della Negra et Kaori Kinoshita, de Valérie Mréjen ou de François Nougues, mais pas seulement.
Il peut s’agir enfin de compositions plus hybrides encore, tels les ciné-poèmes de Pierre Alferi et Rodolphe Burger ; les performances musicales proposées par le compositeur Martin Wheeler devant les images, remontées pour l’occasion, d’Adieu, le film d’Arnaud des Pallières ; le projet en cours de Bertand Bonello, My New Picture, film dit « pour les oreilles » et visible à la fois dans une salle, sur DVD et sur Internet.

Le numérique est donc aujourd’hui au centre, pour les Cahiers. Il l’est doublement. Parce qu’il concerne ce qui se produit aujourd’hui de plus neuf, à « l’intérieur » du cinéma (M. Mann, Jia…). Et parce que c’est avec le numérique que le cinéma se déplace toujours plus vers d’autres pratiques – celles dites plasticiennes – et d’autres espaces – le musée au sens large, l’Internet aussi bien. Au centre de tous les enjeux, donc, ceux du cinéma proprement dit, mais aussi ceux des bouleversements que connaît aujourd’hui celui-ci.
Le temps nous semble donc venu de faire le point sur « la révolution numérique » grâce à une programmation d’une part, à une publication d’autre part. Cela nous semble d’autant plus souhaitable et nécessaire que l’opportunité nous est offerte d’avoir accès au riche catalogue du DICREAM, dispositif du ministère de la culture qui soutient, à l’intérieur du CNC, la création numérique depuis déjà plusieurs années.