Stéphane Olry Treize semaines de vertu

Stéphane Olry / Benjamin Franklin

[Théâtre] « Avant la proposition de créer un spectacle à sa mémoire, je ne connaissais de Benjamin Franklin que l’image d’un vieux bonhomme avec un paratonnerre et son portait sur les billets de cent dollars. Je me suis plongé dans les Mémoires de ce “père de l’indépendance américaine” », raconte Stéphane Olry.
Philosophe, physicien, imprimeur, inventeur (notamment de l’harmonica de verre) et écrivain, Benjamin Franklin est aussi le prototype du « self made man ». Il mena au service de la justice et de la liberté une vie si remplie qu’il éprouva le besoin de la soumettre à une discipline quotidienne.
Stéphane Olry s’est reconnu dans la figure de cet autodidacte, et il a voulu pousser plus loin son désir d’identification. Entre mai et août 2006, il s’est astreint à pratiquer L’Exercice de treize semaines pour devenir vertueux , vademecum mis au point par Franklin et auquel celui-ci se soumettait régulièrement. Stéphane Olry se soumit donc successivement à la pratique de la sobriété, du silence, de l’ordre, de la résolution, de l’économie, de l’application, de la sincérité, de la justice, de la modération, de la propreté, de la tranquillité, de la chasteté et de l’humilité.
Tout en s’imprégnant de cette « vie, mode d’emploi », Stéphane Olry a mené un projet d’écriture soumise elle-même à un certain nombre de règles. Il tenait quotidiennement le journal de l’exercice et enregistrait ses entretiens téléphoniques hebdomadaires avec le dramaturge et théologien Frédéric Révérend qui le conseilla durant les treize semaines pour l’observance des vertus.
Stéphane Olry a conservé sur scène une structure formelle qui permet au spectateur de suivre la progression dans la succession des semaines, et les contraintes inhérentes à chaque vertu.
« Chaque nouvelle semaine est annoncée par un panneau accroché à un luminaire, et par une pancarte distribuée à un spectateur reprenant la sentence de Franklin la concernant – par exemple pour la modération : « Évitez les extrêmes ; gardez-vous de vous ressentir des torts autant que vous croyez qu’ils le méritent. »