Charles Atlas Charles Atlas / Merce Cunningham

[Cinéma]

De 1945 à nos jours, Merce Cunningham – aujourd’hui âgé de 90 ans – n’a cessé de produire, de créer. Ses principes – changement de direction incessant, décentrement des danseurs, absence de transition entre les séquences de mouvement, tonicité contenue – résonnent avec les puissances du cinéma : ouverture de champ, recadrages, ellipses. La collaboration entre Merce Cunningham et Charles Atlas exprime au plus haut point cette rencontre entre l’image et la danse.
Né à Saint-Louis (Missouri), le cinéaste et vidéaste Charles Atlas fait très jeune la connaissance de Merce Cunningham et travaille pendant une dizaine d’années avec sa compagnie. Des chefs-d’œuvre naîtront de cette collaboration, notamment Torse (1978) et Channels/Inserts (1981).
Charles Atlas invente tout un art du cadrage et du décadrage à partir des bifurcations, des vitesses et des lenteurs, des apparitions et disparitions continuelles du champ des danseurs. Ouverture de champ, ouverture d’esprit, ouverture d’image.
« L’espace scénique triangulaire (l’espace vu par « l’œil » de la caméra) a conduit Merce à faire de l’exploitation de la profondeur une méthode de chorégraphie. L’une de ses réussites est d’être parvenu à donner à la danse une impression d’ampleur spatiale dans une zone très réduite, de manière à ce qu’on n’ait pas forcément l’impression que la caméra confine les danseurs à un espace restreint », dit Charles Atlas.