Daisuke Miura Le Tourbillon de l’amour

[Théâtre]

Un tourbillon… Comme celui des sentiments qui animent, sous une surface policée, les dix personnages du spectacle
Le Tourbillon de l’amour. Quatre hommes et quatre femmes réunis dans un appartement pour un banal échange des corps, soigneusement codifié. Derrière l’ordinaire des conversations se joue la comédie amère d’une violence à l’état brut.
Le tourbillon décrit aussi une structure dramaturgique en spirale, qui voit les couples disparaître et réapparaître sur scène pour former d’éphémères attachements, creusant les limites du dicible et les failles de la communication. Manège de la séduction, ronde millimétrée reflétant la circulation d’un désir toujours insatisfait mais toujours ravivé.
Enfant terrible de la scène japonaise, Daisuke Miura (né en 1975) fonde la compagnie Potudo-ru en 1996 avec d’autres étudiants de l’université de Waseda, avant que sa pièce Knight’s Club en 2000 ne le place au centre de l’attention.
À la fois dramaturge, metteur en scène et réalisateur, il crée un théâtre résolument contemporain, nourri des séries télévisées de sa génération, en quête d’un réalisme quasi documentaire. Avançant vers toujours plus d’épure, son art exploite des situations humaines volontiers dérangeantes et s’appuie sur une étroite collaboration avec ses acteurs. Créée en 2005, Le Tourbillon de l’amour a reçu le prestigieux prix Kishida Kunio – une des plus grandes récompenses qu’un auteur de théâtre puisse recevoir au Japon – alors que la pièce, aujourd’hui présentée en France, continue de sonder les manifestations de l’intime et les signes d’une quête d’amour qui ne dit jamais son nom.