Unsuk Chin / Donghoon Shin / Sun-young Pahg Doppelkonzert, Graffiti, Œuvre nouvelle, Ich spreche dir nach

[Musique]

Interprète de longue date des œuvres de Unsuk Chin, l’Ensemble intercontemporain inscrit ce concert dans le portrait que le Festival d’Automne consacre à la compositrice sud-coréenne. Dans Allegro ma non troppo, des sonorités concrètes, comme celles émises par du papier de soie, des montres et des gouttes d’eau, irriguent l’œuvre. Les transformations électroniques opèrent de subtiles transitions d’un timbre à l’autre, au sein d’une forme en arche.
Créé à Los Angeles sous la direction de Gustavo Dudamel, Graffiti, par le kaléidoscope de ses styles, évoque le street art, son inventivité, sa critique de la consommation et des villes standardisées. Des strates accumulées, entre primitivisme et transparence, en appellent à la virtuosité d’instruments traités en solistes. Une virtuosité dans le sillage de Ligeti, que partagent les Études pour piano et le Double Concerto pour piano et percussion. Là, dans certaines cordes, sont introduits des objets métalliques assourdissant le médium et rendant le grave plus sec. Contrairement au concerto classique, les deux solistes et l’ensemble tendent à devenir un corps unique, dont les impulsions se prolongent ou s’ignorent. « Ainsi se crée un monde sonore dont les points de repère se situent aussi bien dans les musiques occidentales qu’extra-européennes. Partant de là, j’essaie d’écrire une musique libre et agile, d’une allure et d’une expression colorées, et au déroulement parfois complètement imprévisible ».
Attentive au développement d’institutions musicales en Corée et à leur rayonnement international, Unsuk Chin collabore avec le Seoul Philharmonic Orchestra. Depuis plusieurs années, elle y invite de jeunes compositeurs qui répètent avec l’orchestre des œuvres écrites pour l’occasion. À travers ces expériences se dessine un panorama de la création musicale coréenne, dont le Festival d’Automne à Paris se fait ici l’écho.