Unsuk Chin / György Ligeti / Claude Debussy / Isang Yun / Jeehoon Seo Sonate pour violoncelle, Études nº1, 2 et 5 pour piano, Espace I pour violoncelle et piano ...

[Musique]

Les trois premiers concerts du portrait que le Festival d’Automne consacre à Unsuk Chin permettent d’écouter des œuvres majeures de la compositrice – pour orchestre, pour ensemble, et de musique de chambre – et de les situer en regard de la Sonate pour violoncelle de György Ligeti, de la Sonate pour violoncelle et piano de Claude Debussy, ainsi que de deux créations françaises de la nouvelle génération de musiciens coréens.
Deux concertos d’Unsuk Chin, l’un pour violoncelle, l’autre pour piano, renouvellent les équilibres du genre. Celui pour violoncelle, au chant virtuose, introduit dans son premier mouvement la notion d’aniri empruntée au pansori, où alternent des passages chantés et d’autres parlés. Le soliste y livre donc comme un récit, une histoire.
Quatre sections articulent Gougalon, scènes de théâtre de rue, pour ensemble : Prologue – Ouverture dramatique du rideau ; Lamentation du chanteur chauve ; Le souriant diseur de bonne aventure à la fausse dent ; et Danse autour de la cabane. Sept autres scènes dans Akrostichon-Wortspiel, d’après L’Histoire sans fin de Michael Ende et De l’autre côté du miroir de Lewis Carroll : finement micro-tonale, l’œuvre traverse diverses émotions, du brillant au grotesque, témoigne d’un goût du jeu et fait référence à l’acrostiche, dans lequel les premières lettres des vers d’un poème révèlent un nom ou une devise – un sens caché.
Suite de l’opéra qu’Unsuk Chin composa sur Alice au pays des merveilles, snagS&Snarls retrouve encore Lewis Carroll, « le premier des surréalistes ».
Rocaná, dont le titre désigne en sanskrit un espace de lumière, s’inspire des installations The Weather Project et Notion Motion d’Olafur Eliasson, et transforme l’orchestre en « machine à illusions ». Cosmigimmicks enfin se veut pantomime, embrassant « sublime et vulgaire dans une mélange souvent déconcertant de rituel et de nonsense, de street art et de grand art, de folie et de contemplation, de tragique et de grossièrement comique ».