Antonija Livingstone
Nadia Lauro Études hérétiques 1-7

[Danse]

« Si nous n’avons pas d’hérétiques, nous devons les inventer, car l’hérésie est essentielle pour notre santé et notre croissance… Notre symbole de croyance est l’hérésie. »
Yevgemy Zamyatin, écrivain russe du XXe siècle
Armées de leur sensibilité dandy féministe, Antonija Livingstone et Nadia Lauro réaniment le format usité du symposium et en font revivre les ambitions oubliées et les plaisirs grivois. Elles usent de l’architecture sociale et physique de ce format pour stimuler le partage de sagesse et la culture d’une citoyenneté pleine d’entrain. L’espace qu’elles forment est rempli de tendresse, d’une renégociation de nos prises de conscience, de regards portés sur les mystères permanents de la vie. Comme elles l’indiquent, la vitalité est en jeu : « Dans la Grèce ancienne, un symposium est un regroupement de pédés enthousiastes. Autant d’aristocrates réunis pour boire du vin, philosopher, séduire et éduquer leurs jeunes amants. Logos, Pathos et Éros réunis autour de divertissements légers comme la poésie, la danse et la musique, une machine à former des citoyens éclairés et intégrés. Les Études hérétiques 1-7 sont conçues pour être présentées une à la fois ou ensemble, en polyphonie. Un habitat queer d’intelligence sensorielle se construit en temps réel. Le témoignage et l’accompagnement supplantent le contrat du spectateur. Des gestes solitaires recalcitrants, des artisans invités et un chœur d’Amazones se déploient, esquissant une chorégraphie d’inclusion, de lucidité, de soins wyrd et de temporalité wyrd. »