Jérôme Bel Pichet Klunchun and myself

[Danse]

Trois noms, trois pièces (dont l’une dans sa version filmée) révélant chacune un état de la réflexion portée par Jérôme Bel sur la création chorégraphique. Cédric Andrieux (2009), Véronique Doisneau (2004) et Pichet Klunchun and myself (2005) sont de véritables portraits. Cherchant à cerner la singularité d’un danseur, le rapport qu’il entretient à sa pratique, ces pièces permettent de porter un regard documentaire et incarné sur ce qui fait danse.
Dans Pichet Klunchun and myself, le portrait se dédouble : la distance culturelle avec cet interprète de danse traditionnelle thaï demande un appareil théâtral laissant place au dialogue et à l’altérité. Tous deux confrontés à cet écart réciproque des codes, des gestes auxquels ils renvoient, Jérôme Bel et Pichet Klunchun se tiennent face à face : pas à pas, ils se parlent, se montrent, expliquent les mouvements, leurs significations, la façon de les voir et de les faire ; d’une tradition à l’autre, ils font émerger une fascinante mise en abyme de la danse telle qu’elle se fabrique, se pense et se conçoit.