Jonathan Capdevielle Adishatz / Adieu

[Théâtre]

Dans un patchwork de répertoire baroque, hits de discothèque et chants traditionnels, Jonathan Capdevielle nous happe au cœur de ses souvenirs, emportant notre mémoire vers nos propres affres adolescentes.
Interprète fétiche de Gisèle Vienne, danseur, chanteur, ventriloque, comédien virtuose, manipulateur d’objets hors pair, le bien-nommé « juke-box vivant » a frappé fort en 2009 avec sa première mise en scène. Émouvant à en défaillir, drôle, écorché, extraverti et extravagant, il agence dans Adishatz / Adieu chansons et imitations, pour frayer une voie introspective épidémique. Autoportrait, confession, théâtre documentaire, autofiction ? Entre vraie vie et vie rêvée, son itinéraire se dévoile par le prisme de chansons qui sont autant de pages fantasmées d’un journal intime, noircies d’émois, cornées de quête d’identité. Son chant a cappella l’offre dans toute sa vulnérabilité, en même temps qu’il brise le silence d’une voix multiple faisant éminemment entendre les paroles. De même, la technique de l’imitation s’élève ici du pur divertissement au rang d’espace de distanciation pour brouiller les pistes entre humour et gravité. Devant une table de maquillage, lors d’un dialogue téléphonique avec son père dont les bribes révèlent l’absence d’une mère, le soliste se travestit en burlesque Madonna de province française, rayonnant tableau d’un adolescent complexe et désemparé.

Jonathan Capdevielle présente également À nous deux maintenant