Olga Neuwirth
Salvatore Sciarrino
Hilda Paredes
Iannis Xenakis  

[Musique]

Quand le Quatuor Arditti accueille d’autres instruments, la formation peut investir des partitions dont la sophistication formelle élève les couleurs sonores en dramaturgies.
Les clusters sont longtemps restés associés à la figuration du chaos ou la revendication du désordre. Quand, en 2009, Olga Neuwirth compose in the realms of the unreal, elle cherche dans l’accumulation de quarts de ton un débordement à la mémoire d’un artiste américain reclus et graphomane, Henry Darger, auteur d’un ouvrage de plus de quinze mille pages dont elle a tiré son titre.
L’ouverture du quatuor à cordes aux sonorités extérieures prend une valeur dramatique particulière. Ainsi avec Cosa resta que Salvatore Sciarrino compose en 2016 pour quatuor et contre-ténor, énumérant l’inventaire des biens du peintre Andrea del Sarto ; « Ce qu’il reste » présente un décor d’éléments disparates (« un tissu avec un cadre en faux porphyre », « deux coussins en cuir doré, vieux »…), dont l’usure ou le style les met tous hors d’usage.
L’œuvre d’Hilda Paredes Sortilegio s’organise autour des combinaisons de relations entre la harpe et le cymbalum, puis avec les possibilités offertes par les transformations électroniques. Si la dramaturgie dépend des procédés, ceux-ci peuvent aussi prêter à des opérations ouvertement architecturales, voire algébriques. Dans Tetras, Iannis Xenakis cherche la transformation continue des hauteurs par des glissandi sur des échelles adaptées à se déployer par variations des rythmes, des nuances et des modes d’attaque.

 

Public aveugle et malvoyant : Concert naturellement accessible