Takahiro Fujita Jetons les livres, sortons dans la rue

[Théâtre]

Takahiro Fujita s’attaque à une figure culte de la scène artistique du Japon des années 1970 : Shûji Terayama. Entremêlant une grande variété d’atmosphères, l’enfant prodige de la jeune scène théâtrale japonaise fait revivre de manière radicalement contemporaine la folle énergie d’une époque révolue.

Mort en 1983 à quarante-sept ans en laissant plus de deux-cents livres, une vingtaine de films ainsi que d’innombrables chroniques hippiques, Shûji Terayama est un monstre sacré de la contre-culture japonaise. Jetons les livres, sortons dans la rue, œuvre représentative de ses débuts, est le titre d’un film (1971) qui raconte l’histoire d’un jeune homme dont la petite sœur se fait violer par les joueurs du club de football dont il est membre. C’est de ce film – dont la scène inaugurale, reprise ici face public, a marqué les esprits – qu’est parti, pour le présent spectacle, Takahiro Fujita, auteur et metteur en scène né dans le nord du Japon en 1985 et précocement repéré par Oriza Hirata. Un spectacle qui se singularise par l’hétérogénéité des registres qu’il mixe en une sorte de collage onirique – du documentaire à un univers très pop et coloré. Un « conte cruel de la jeunesse » bien représentatif d’une époque – les années 1960-1970 – dont Takahiro Fujita s’emploie à faire revivre l’énergie trash jusque sur le plateau. Une époque, une jeunesse dont la nonchalance et la désespérance prennent ici des résonances étrangement contemporaines.

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Durée : 2h
Spectacle en japonais surtitré en français