Marie Losier Confettis atomiques !

[Cinéma]

Marie Losier fait jaillir l’underground des sous-sols pour l’amener sur les toits new-yorkais, les plages du Portugal et les rings de Mexico City. En 16 millimètres, en couleurs et en musique, son œuvre chatoyante est une fontaine de jouvence drôle et poignante.

Aujourd’hui célébrée au Festival de Cannes, au MoMA de New York ou à la Berlinale, Marie Losier a commencé par filmer à New York, en s’autofinançant, à la Bolex, en 16 millimètres. Batailles de spaghettis ou de gâteaux à la crème, séances de déguisement psyché, trucages improvisés, ce qui commence comme un prétexte pour filmer ses amis mute rapidement en courts-métrages drôles, profonds et touchants. Marie Losier s’affirme rapidement comme une portraitiste hors pair, centrant son œuvre, particulièrement sensible, sur des artistes irrésistibles et insolents, comme les cinéastes avant-gardistes Richard Foreman, Jackie Raynal, Guy Maddin ou les frères Kuchar, réalisateurs jumeaux de l’underground des années 1950, mais aussi le musicien Tony Conrad ou encore Alan Vega du groupe Suicide. S’éloignant des conventions biographiques, elle privilégie les mises en scènes oniriques, l’humour et la poésie, créant ainsi des images inattendues, d’une beauté saisissante et débordantes d’énergie. Cette rétrospective est l’occasion de voir et revoir ses courts et longs-métrages, de découvrir une ample sélection de films rares qui l’ont influencée et de rencontrer certains de ses magnifiques et farfelus personnages, comme Felix Kubin ou April March.