Silvia Costa « Comédie » de Samuel Beckett suivi de
« Wry smile Dry sob » de Silvia Costa

[Théâtre]

Suite aux mesures gouvernementales annoncées les 28 octobre et 24 novembre 2020, ce spectacle ne pourra être présenté aux dates initialement prévues.
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Les dates prévues en avril 2021 sont annulées. Le Festival travaille actuellement à un nouveau report de ce spectacle en janvier 2022.
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Spécialement recréée en français, la pièce en deux parties de Silvia Costa articule la représentation d’un drame de Samuel Beckett à sa réinterprétation dans une installation musicale, visuelle et chorégraphique. Dans ce huis clos où tout se répète, la comédie confine à l’ironie et le sourire au sarcasme.

Silvia Costa met en scène Comédie de Samuel Beckett dont les trois protagonistes, morts, ruminent leur vision du trio amoureux qui les a unis. Bloqués dans une boucle temporelle, chacun relatant son histoire depuis sa seule perspective, sans interaction avec les autres, ils offrent l’occasion de méditer sur cette impossible fin et sur la solitude à laquelle elle les condamne. L’artiste italienne rend ainsi sensible le sentiment éprouvé par eux que « non seulement tout révolu, mais comme si... jamais été », une réplique prononcée en début de pièce qui exprime avec une concision frappante le tragique de leur condition. Ont-ils fait les bons choix de leur vivant ? Leur disparition les affranchit-elle des tumultes de l’existence ? Dans cette spirale désespérée de la jalousie, de l’amour déçu et de la trahison, seul le ressassement permet d’occuper ce temps vide. Dans la deuxième partie, trois danseuses prennent possession de l’espace comme autant de projections de leurs subconscients. Elles évoluent d’une façon plus organique dans un dispositif chorégraphique et sonore, conçu en collaboration avec Nicola Ratti. Aussi sensuelle qu’abstraite, la composition musicale accompagne ce théâtre de gestes et d’actions qui tourne au ralenti. Au centre de la scène, un enchevêtrement resserré de meubles vintage constitue une impasse domestique dont les éléments menacent de s’effondrer, tandis que les costumes, tout en « déconstruction », ménagent des accès aux corps, fenêtres ouvertes sur leur intériorité. À l’image de la scénographie, le piège se referme alors sur le spectateur, pris en étau entre rires et larmes.