Charles Ives
George Crumb
Enno Poppe

[Musique]

Des paysages de l’Amérique à la notion de procession, ce concert est une traversée de l’Histoire, une marche dans la Nouvelle Angleterre ou les Appalaches, leurs lumières et leurs forêts, mais aussi une suite de cortèges spirituels, tels ceux de l’Apocalypse, jusqu’à l’itinéraire en soi, infini.

Le quintette de percussions Kronos-Kryptos est en quatre mouvements : le joyeux carillon d’une aube de Pâques, le triste et délicat balancement d’une barcarolle, où l’eau se fait musique, la sauvagerie de l’Apocalypse, avant un final méditatif, cosmique, riche d’échos des Appalaches.
Un siècle auparavant, Ives rendait hommage à la Nouvelle Angleterre et associait spirituals, chants patriotiques et cantiques d’église. Il célébrait le colonel Shaw qui commanda un régiment afro-américain pendant la Guerre de Sécession, la fête de l’Indépendance ou la paix au sein de la nature.
De sa vaste Prozession, reprise et achevée pendant le confinement du printemps 2020, Poppe déclare : « Il s’est passé quelque chose, je n’avais jamais rien écrit de tel. » Lancinants, imprégnant durablement l’écoute, ses duos et solos instrumentaux, que scandent les percussions, distendent peu à peu le temps. Et les mélopées, vagues de plus en plus intenses, culminent dans de saisissants accords.