Gisèle Vienne Kindertotenlieder

[Théâtre]

Recréée en 2021 au Holland Festival, Kindertotenlieder est une expérience sensuelle d’une grande violence. Elle se construit à partir de la superposition de l’expression des fantasmes, de la fiction, de la réalité, de l’inconnu, ainsi que de différentes temporalités et glisse de la mémoire enfouie à la prise de conscience.

Au milieu d’un paysage enneigé, Kindertotenlieder se déploie sous une longue chute de neige, mêlant le romantisme au black metal et à la culture païenne autrichienne. Les dialogues poétiques écrits par ­Dennis Cooper mettent en scène le retour d’un adolescent défunt durant ses propres funérailles, la rencontre et le dialogue entre ce fantôme et un autre adolescent. La théâtralité permet de mettre en scène différentes reconstitutions, autant d’hypothèses sur la mort de ce garçon qui révèlent différentes strates de la mémoire. Lorsque la parole n’émerge pas encore, les émotions, les corps, les mouvements et la poésie parlent. Sur scène, le groupe KTL (Stephen O’Malley et Peter Rehberg) interprète sa musique, dont l’intensité se traverse comme une expérience physique. À travers cette mise en scène, affleure la manière dont certains types de cultures alternatives musicales inventent de nouveaux rituels qui rappellent les esthétiques et codes religieux.