Marcelo Evelin AI, AI, AI

[Danse]

Défi d’une danse à partir de rien, AI, AI, AI circule entre présent et mémoire par le seul vecteur du mouvement corporel. Quelques accessoires au goût d’enfance ou d’adolescence, un corps dansant, et c’est tout un voyage poétique qui s’écrit, au cœur des racines brésiliennes d’un artiste longtemps éloigné de son pays.

Régulièrement appelé à remonter son solo créé en 1995 à New York, opus extrêmement personnel conçu à partir d’un processus d’investigation de son propre corps, hors de tout propos, Marcelo Evelin honore cette fois l’invitation de Lia Rodrigues, à laquelle le Festival d’Automne consacre un Portrait cette année. AI, AI, AI, autoportrait coloré à la saudade, se complète spontanément au fil des ans, s’enrichit de la métamorphose du corps. L’assurance gestuelle des débuts se teinte à présent de l’ombre du doute, qui témoigne de la maturité d’un geste passé par tous les états, et ne peut désormais que questionner la danse elle-même dans son exécution, un geste interrogatif et dansé, un geste qui regarde, jusqu’au bout des doigts. Après avoir mis à l’honneur une jeunesse flamboyante avec ses dernières pièces au Festival d’Automne, Marcelo Evelin imprime une autre gamme d’émotions en reprenant cette performance, seul en scène à soixante ans.