Nous ne sommes (toujours) pas quelque part

[Arts visuels]

Dans le cadre de la saison croisée France - Portugal et du Festival d’Automne à Paris, les étudiants des Beaux-Arts de Paris et de la Faculdade de Belas-Artes de l’université de Lisbonne ont imaginé collectivement un événement pour la Chapelle des Petits-Augustins à partir de performances, films, pièces sonores qui entrent en résonance avec l’œuvre de l’artiste portugais Ernesto de Sousa.

Trouvant son origine dans une performance Nós não estamos algures, imaginé par le cinéaste, critique d’art et commissaire d’exposition portugais Ernesto de Sousa (1921-1988) en 1969 au club de théâtre Primeiro Acto (Algés), l'événement « Nous ne sommes (toujours) pas quelque part » se veut une itération transculturelle des expérimentations performatives et intermedia initiées par les collectifs d’artistes portugais de la fin des années 1960.
Librement inspirée de la conférence improvisée de l’artiste et écrivain portugais Almada Negreiros dans son recueil A invenção do dia claro (L'invention du temps clair, 1921), la performance collective Nós não estamos algures étaità l’origine pensée comme une œuvre d’art ouverte réunissant des pratiques diverses, de la lecture de poèmes et la réalisation de mises en scène théâtrales, à la projections de films en simultané en passant par la diffusion de compositions sonores et l’exposition de sculptures à activer. En quête de nouveaux modes de communication et d’interaction avec le public, Ernesto de Sousa concevait l’art comme un processus collaboratif et entendait l’inscrire dans un rituel festif capable de déstabiliser les hiérarchies sociales et de former une véritable communauté d’artistes/auteurs envisagés comme « opérateurs esthétiques ».
Au sein de la chapelle des Petits-Augustins des Beaux-Arts, microcosme utopique d’une histoire de l’art occidentale autant fantasmée que contestée, se mêleront performances, films, danses, partitions, et pièces sonores imaginés par des artistes formés aux Beaux-Arts de Paris et à la Faculdade de Belas-Artes de l’université de Lisbonne. Au cœur de ce concert de formes, des voix et des images se combinent, s’entrechoquent, s’annihilent et se renforcent telle une chorégraphie aléatoire de gestes et de narrations qui re-négocient les contours d’un paysage culturel en devenir.