Flora Détraz HURLULA

[Danse]

À la fois film et concert chorégraphié en trio, hurlement et hululement, le diptyque HURLULA prend pour matière première le cri. Pour la chorégraphe Flora Détraz, qui a exploré une large palette de cris et creusé ce son qui nous échappe, ces débordements émotionnels ont le pouvoir de transfigurer nos corps.

Qu’il soit de rage, de joie, de plaisir, de peur ou de douleur, il est difficile d’identifier un cri rien qu’en l’écoutant. Plutôt que de se demander pourquoi crie-t-on, Flora Détraz interroge : d’où sort le cri ? Comment agit-il sur le corps ? Investigation en deux volets, scénique et cinématographique, sa nouvelle création s’intéresse de près à l’acte de crier. Côté scène, accompagnée en live de nappes de larsens et percussions, la danseuse fait s’entrechoquer les nuances sonores de cris. Elle se livre à des clameurs qui semblent venir des profondeurs de son être. Côté film, inspirée par le cri qui jaillit quand on se retrouve seul dans un milieu naturel, elle le fait dialoguer avec la vastitude. Dans une forêt ou la montagne, un personnage se tient de dos, des miroirs ronds reflètent des fragments de corps et bouches béantes, ouvrent d’autres dimensions. HURLULA, contraction du hurlement humain et du hululement des oiseaux de nuit, fait apparaître l’invisible dans un élan libérateur vers l’extérieur.