Marc François Les Mutilés

[Théâtre]

De "mutilé", il n'y en a visiblement qu'un, sorte de monstre réduit à un buste, une tête et un bras. Il ne peut se mouvoir sans l'aide d'un entourage en "bonne santé". Ainsi quatre personnes s'agencent autour de lui, comme si elles étaient les membres perdus. Désignées ainsi, elles ne deviennent chacune qu'une partie infime d'un grand corps dont le centre vital est finalement détenu par le malade. Ce sont eux les véritables mutilés. Le monstre scrute, révèle les personnes dans leur honte, leur enfermement, leur manque... Lui seul devient la réfèrence, la raison. C'est le corps mutilé de l'adolescent sacrifié, Osiris, Orphée, le dragon... Nous ne sommes que ses morceaux déchirés tentant une adhésion avec les morceaux manquants au milieu d'un immense puzzle inachevé appelé "univers".

 Marc François