Patrice Chéreau / Bernard-Marie Koltès
Dans la solitude des champs de coton
30 novembrenov.
Dans la Solitude des champs de coton
De Bernard-Marie Koltès 
Mise en scène Patrice Chéreau 
Scénographie, Richard Peduzzi 
Chorégraphie, Chistophe Bernard 
Costumes, Moidele Bickel 
Lumières, Jean-Luc Chanonat 
Son, Philippe Cachia 
Conseiller à la mise en scène, Claude Stratz 
Assistant à la mise en scène, Dominique Furgé
Le Dealer, Patrice Chéreau 
Le Client, Pascal Greggory
Je ne me sens pas très à l'aise quand on cherche à expliquer la pièce par une hostilité fondamentale et une différence de nature entre les deux protagonistes. C'est une des composantes de l'histoire, parce que censément l'un est noir et l'autre est blanc, et je sais l'importance qu'avait pour Koltès une hostilité dictée simplement par l'espèce, à laquelle il ne voulait surtout pas qu'on cherche de raisons psychologiques. Mais je crois que la pièce a une vocation plus universelle et qu'elle comporte toutes les figures possibles d'une rencontre entre deux personnes. Privilégier cette hostilité par nature, c'est exclure toute idée de désir. En outre, c'est faire peu de cas d'une similitude paradoxale entre les deux personnages : bien qu'ils soient fondamentalement différents, ils partagent une même logique sophistiquée. Chacun entend parfaitement ce que l'autre dit ou veut dire et s'ils n'y répondent pas, ce n'est pas parce qu'ils ne comprennent pas, mais parce qu'ils refusent de faire le cadeau à l'autre de l'intelligibilité de sa pensée - ou de son désir. On ne se parlerait pas sur un plateau si le désir n'était pas à assouvir à travers l'autre - je ne dis pas que c'est forcément l'autre qu'on désire, mais l'objet du désir doit passer par une transaction avec l'autre.
Entretien entre Patrice Chéreau et Claude Stratz
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