Gérard Pesson Mémoire n'est plus obstacle

[Musique]

Cinq oeuvres de Gérard Pesson (né en 1958) ordonnent le concert Mémoire n'est plus obstacle autour du mélodrame, de la voix parlée retenue dans l'interstice de la musique. Ecrit à Qinzhou, pour récitant et piano, reprend cinq poèmes de Du Fu, maître de la dynastie Tang. Aux trois mouvements instrumentaux d'une Sonate à quatre, succède Culte des ancêtres morts ou vifs, sur un texte de Jacques Drillon, récitant du concert. Bréviaire, oeuvre d'entomologiste, une litanie de noms de compositeurs y est à peine ponctuée par les musiciens. Un nouvel interlude instrumental, Vexierbilder, Rom, pour piano, disperse à travers ses trois mouvements, quelques clins d'oeils ironiques, hoffmanniens, aux Années de pèlerinage : Après une lecture de Penna, ou encore les Jeux d'os aux Capucins. Enfin, La Ralentie, sur un texte d'Henri Michaux, extrait de Lointain intérieur, disloque les tremblements du récitant qui énonce, mais comme l'intérieur d'une corps et d'une voix de femme.