Alain Buffard Mauvais genre

[Danse]

Avec le solo Good Boy (1998), Alain Buffard a initié une nouvelle appréhension du corps dans la danse, exploitant les avancées du body art et de l’art performatif  du début des années 1970. Mauvais genre est une extension de ce solo autobiographique, déployé ici avec une trentaine de danseurs /chorégraphes rattachés à l’émergence de cette esthétique et c’est tout un paysage de la danse contemporaine que donne à lire ce spectacle pour tous les genres et tous les sexes. Car Mauvais genre est avant tout une pièce sexuelle, dans laquelle le chorégraphe met l’accent « sur la production sonore de nos corps : des splashes et des booms. Et sur la capacité de chacun à se rendre poreux à sa propre féminité et à sa propre masculinité : des talons pour les boys oui, mais pas de falbalas, des slips kangourous pour les girls oui, mais sans dentelles ».
Au cours de sa recherche sur le corps hétérogène, Buffard s’est rapproché des préoccupations de l’art visuel contemporain dans lequel il s’est largement impliqué au début des années 90. Si Good Boy explorait les états organiques de l’homme en le mettant à nu avec tout ce qui l’altère et le transforme, Mauvais genre bouscule les déterminismes anatomiques et les codes qui imposent à nos corps d’être politiquement corrects.