Georges Lavaudant La Rose et la hâche

[Théâtre]

Les strates sont nombreuses, qu’il faut traverser, pour comprendre la genèse de La Rose et la hache. Au commencement, la mise en scène par Carmelo Bene de son adaptation du Richard III de Shakespeare, publiée en 1978 aux Éditions de Minuit et augmentée d’un long commentaire de Gilles Deleuze intitulé Superpositions. Un texte qui place à sa juste hauteur l’ampleur de l’essai critique que constitue la dramaturgie de Carmelo Bene interrogeant les liens qui unissent Pouvoir et Représentation, au travers de la reconstruction, toute de bric-à-brac orthopédique, du corps difforme mais royal de Richard III. Très vite, Georges Lavaudant, s’empare du montage de Bene « non pour en exécuter la partition, mais pour le traverser à sa façon, austère et baroque », une première forme naît, rapidement jetée sur le plateau. Plus tard, Georges Lavaudant présentera le Richard III de Shakespeare à la Cour d’Honneur d’Avignon, porté par l’interprétation aujourd’hui devenue mythique d’Ariel Garcia Valdès.
Vingt ans après, pour saluer la mémoire de Carmelo Bene, Lavaudant a souhaité réinventer un spectacle qui fut inspiré par son exemple. À cette occasion, Ariel Garcia Valdès redeviendra l’inoubliable Richard, duc de Gloucester, futur Richard III.