Valerio Binasco Il cortile

[Théâtre]

« Peppe, Tano et “l’Autre” se trouvent dans un endroit plein de déchets et d’immondices. Trois hommes qui n’ont plus la notion du temps mais qui ont pourtant très envie de vivre… Ils ont leurs petites manies, le besoin de s’écouter, le plaisir de jouer, rien ni personne ne peut venir leur ôter leur bonheur de s’amuser.
Leur cour, ils peuvent également s’y parler… Ils peuvent se souvenir… Ils ont encore le droit d’exister. »
Spiro Scimone, auteur et acteur, explore ici les marges d’un monde qui n’est pas sans rappeler celui du grand irlandais de fin de partie ou de Oh les beaux jours. Un monde où le conditionnel est un temps familier, celui qui laisse penser que “l’Autre” aurait perdu son travail, que – dit-il –, son épouse serait cachée sous cette montagne de déchets qui leur tient lieu d’horizon. Un monde où l’on se méfie des “Ils”, ceux-là qui interdisent, surveillent les faibles, d’autant plus menaçants qu’ils sont invisibles.
Peut-être ces derniers personnages créés par Spiro Scimone sont-ils les mêmes que ceux qu’on a entendus dans ses précédentes pièces, Bar ou La Festa. Peppe et Tano sont des résistants de l’espérance infinie dont l’homme s’est toujours montré capable, deux témoins du théâtre selon Scimone : « Notre point de départ à Francesco et à moi, ce sont les “Rapports humains”, vraiment humains – la “relation entre”. […] Selon nous, le problème du théâtre, ce n’est pas de ne pas savoir parler, c’est avant tout de ne pas savoir écouter. Si tu ne sais pas écouter, tu ne sais pas parler…»